« Cette exposition est l’une des plus belles choses de ma vie ». Ces quelques mots prononcés avec fierté par l’archéologue saoudien sont peut-être ceux qui traduisent le mieux son attachement à une région qui constitue d’ores et déjà l’un des joyaux de la couronne du patrimoine saoudien, que le monde commence à découvrir depuis l’ouverture du pays au tourisme non-religieux.
« Une clé pour protéger la région »
« L’objectif de cette exposition est de révéler la région d’AlUla et ses points forts. Pour moi, cela veut dire trois choses : la nature, ou plus généralement l’environnement, qui est exposé dans la première section avec les travaux de Yann Arthus Bertrand ; l’archéologie, qui permet de comprendre l’histoire, la civilisation, les royaumes, présentée dans la seconde section ; et l’Homme, sous-entendu les habitants d’AlUla, qui constituent une clé importante pour continuer de protéger la région », explique le co-commissaire de l’exposition.
Abdulrahman Alsuhaibani
L’importance attachée à cette troisième notion qu’est la dimension humaine de l’exposition, et a fortiori, de la région en elle-même, n’est pas anecdotique. « L’Homme d’AlUla est une clé très importante pour la Commission Royale pour AlUla », continue Abdulrahman Alsuhaibani, « on ne peut pas développer la région sans s’appuyer sur lui. D’abord parce qu’il mérite d’être inclus dans le projet, ensuite parce que, sans lui, le développement ne pourra pas aboutir ».
« Partager notre culture »
Cette notion, la Commission Royale pour AlUla (RCU) l’a bien intégrée, puisqu’elle a recruté de nombreux locaux, de différents horizons professionnels, pour les former au métier de guides. En outre, des étudiants de la région ont intégré des cursus académiques – pour certains en France – dans des domaines tels que l’agriculture, l’archéologie, l’histoire, ou encore le tourisme, afin de préparer l’avenir de la région. Ces forces vives d’AlUla sont à la fois la source, le moteur, et l’objectif final du développement de la région. Cette vision de la RCU, pourrait-on dire, s’implique de manière très organique dans le plan Vision 2030 cher au prince héritier Mohammed Ben Salmane, qui consiste à miser sur la jeunesse saoudienne afin de construire l’avenir du royaume.
Cette jeunesse, Ibraheem Balawi, l’un des guides touristiques formés par les équipes d’Abdulrahman, l’incarne de tout son être. Rencontré à l’Institut du monde arabe, il nous a confié toute la fierté qu’il avait de se faire l’ambassadeur de sa région, à Paris, l’une des capitales mondiales les plus visitées au monde par les touristes.
Je pense que cette exposition aura un impact positif sur AlUla, car elle va attirer du monde, et nous permettre de faire découvrir notre culture, pas seulement à la France, mais au monde entier. Pour moi, qui travaillait dans l’éducation, devenir guide représente une magnifique opportunité de rencontrer des personnes venues du monde entier et de leur faire découvrir ma région.
Ibraheem Balawi, guide touristique
Ibraheem Balawi